Comment rester tolérant envers des personnes qui pratiquent moins que nous ?

Kavod HaRav,

J’ai une question qui me préoccupe beaucoup.
Je sais qu’il faut accepter et aimer son prochain.
Je veux réussir.

Mon problème est :
Quand j’essaye de prendre sur moi une règle en plus, un pas de plus vers Hachem, et que d’être parmi mes amis qui n’ont pas pris sur eux ces mêmes pas dérange ma capacité de faire comme je le dois (et qu’on le doit tous), comment rester tolérant ?

Situation exemple :
Je décide de faire plus attention aux paroles pendant Chabbat.
Je suis invitée chez des amis qui, jusqu’à récemment, étaient plus ou moins au même niveau de pratique que moi (Chabbat, cacheroute, taharat hamichpa’ha, chomerim néguia, tsniout, etc.).
Sauf que, maintenant que j’ai décidé de faire attention à ce point en particulier, quand je suis invitée chez eux et qu’eux ne font pas très attention à ce point, ils parlent de business pendant Chabbat et moi je dois l’entendre.
Alors comment rester tolérant du niveau de chacun ?

Autre exemple :
Une amie qui habituellement respecte plus ou moins la tsniout (dans les détails) s’habille assez moulant quand nous nous voyons à une soirée avec nos maris.
Mon mari essaye de faire attention à ses yeux.
Alors…on ne voit plus nos amis du tout pour nos différences religieuses, aussi petites qu’elles soient ?
On ferme les yeux, les oreilles, on ne participe plus ?

Comment rester tolérant dans ce monde où tout le monde est si différent et s’aimer tel que Hachem nous l’a ordonné ?
Comment vivre en communauté sans penser négativement des autres qui font des choses que nous trouvons inappropriées ?

Merci

 

Réponse du Rav Ron Chaya : 

Chalom,

Il faut bien faire la distinction entre 2 choses tout à fait différentes :

  1. Qui fréquenter.
  2. Le regard bienveillant et tolérant qu’on doit avoir envers des personnes qui pratiquent moins bien que nous-mêmes.

A propos du premier point, il est clair que si le fait de fréquenter des personnes qui pratiquent moins bien que nous, nous fait faire des péchés, on ne doit pas les fréquenter.
Il va de soi que chaque cas devra bien être sous-pesé car parfois il y a des obligations qui sont le minimum du savoir-vivre, les obligations familiales etc.
Mais si on peut s’arranger sans problème diplomatique pour ne plus ou moins fréquenter une personne et ainsi moins pécher, il est clair qu’on doit agir ainsi.

Le premier point n’a rien à voir avec le regard que je dois avoir envers des personnes qui pratiquent moins bien que moi.
Je dois penser qu’il y a quelques temps je n’étais pas mieux qu’eux et que pour raisons x y z Hachem m’a aidé à se rappeler de Lui, et il est normal que j’agisse ainsi, et que peut-être compte tenu de cette aide divine j’aurai dû avoir un comportement meilleur que celui que j’ai aujourd’hui ?
Eux sont peut-être plus innocents aux yeux de D. que moi-même car ils n’ont pas eu droit à cette aide ?
Peut-être qu’ils ont des mérites plus grands que je ne connais pas ?
Ou encore ils ont une âme différente, et que dans cette mesure on exige moins d’eux que de moi-même etc.

En deux mots, le seul qui puisse juger c’est Hachem car Il est Le seul à connaître tous les paramètres tandis que nous ne les connaissons pas.
C’est pour cela qu’il y a une mitsva de les juger de façon positive.
Il ne s’agit pas de dire qu’ils ne fautent pas mais de comprendre que même s’ils fautent ils ont certainement beaucoup de circonstances atténuantes qui font qu’ils sont peut-être plus méritants que nous-mêmes aux yeux d’Hachem.
On doit donc continuer à les aimer, mais cela ne signifie pas qu’il faille forcément les fréquenter, on peut tout simplement fréquenter des gens plus adaptés au niveau de religiosité que nous avons.

Au revoir,
Rav Ron Chaya

 

Référence Leava : 21092
Date de création : 2012-11-18 01:11:20