Bonjour Rav,
merci pour toutes vos réponses.
J’ai une nouvelle liste de questions diverses et variées à vous poser…
J’espère que vous ne trouverez pas ce mail trop long ou trop ennuyeux…
1) Lorsque l’on n’applique pas tout ou pas exactement ce qui est écrit dans le Choulhan Aroukh,est-on certain de transgresser des lois de la Torah?
Si oui, j’ai de quoi désespérer dans la mesure où je n’intègrerait jamais certaines notions, et où je ne serais jamais vraiment sûre si ce que je fais est bien ou pas, je serais donc en échec et dans le doute toute ma vie, comment faire pour vivre avec un sentiment pareil?
Et inversement, lorsque l’on pratique une chose que l’on ne comprend pas tout à fait, remplit-on quand même son devoir?
Ne risque-t-on pas parfois de faire plus de mal que de bien en pratiquant de manière un peu rigide et/ou approximative certaines règles?
N’y a-t-il pas dans le Choulhan Aroukh des lois "plus importantes" que d’autres?
Comment savoir quelles sont celles qui sont prioritaires?
2) Je voulais vous demander si vous ne pensez pas qu’il est dangereux d’appliquer "à la lettre" ce qu’il y a écrit dans le Choulhan Aroukh pour quelqu’un qui ne connait pas grand chose à la religion?
N’y a-t-il pas le risque d’une forme d’idolâtrie, d’avoir une pensée figée?
3) J’ai souvent l’impression que les nouvelles choses que j’essaie péniblement d’intégrer à ma pratique religieuse, ne font pas vraiment partie de moi, et je me demande parfois si je ne suis pas en train de créer de toutes pièces une nouvelle personne qui n’est peut-être pas celle que je suis réellement.
Qu’en pensez-vous?
4) Pourriez-vous me dire quels ouvrages me procurer pour avoir une idée de ce que pensent les dirigeant de notre époque?
J’espère que vous pourrez me répondre malgré mes questions.
Je vous remercie d’avance pour votre lecture.
à bientôt
Réponse du Rav Ron Chaya :
Chalom,
Non, je ne trouve pas votre mail trop long ni trop ennuyant, au contraire j’ai beaucoup de plaisir à vous répondre car si je peux vous aider dans votre techouva qui m’a l’air de très grande qualité, c’est ma plus grande joie.
Voici les réponses à vos questions :
1.
Effectivement, idéalement, nous sommes censés appliquer tout ce qui est écrit dans le Choul’han Aroukh, ou du moins appliquer toute la halakha qui découle du Choul’han Aroukh telle qu’elle est écrite dans les livres de halakha des grands décisionnaires contemporains ou du siècle dernier.
MAIS il est clair qu’une personne qui n’a jamais rien pratiqué ne peut pas tout pratiquer du jour au lendemain, c’est absolument impossible.
Et de la même façon que vous comprenez cela, Hachem aussi le comprend très bien, donc Il nous demande de faire ce que nous pouvons, pas moins mais pas plus non plus.
Si on va trop vite, on risque de faire un rejet.
Il est vrai qu’il faut vite avancer car il s’agit de la vérité et que chaque fois qu’on n’est pas en accord avec elle, on se trouve dans le mensonge, néanmoins il faut être intelligent et progresser au rythme qui nous convient.
Je vous donne un exemple :
Nous ressemblons à des petits bébés qui commencent à marcher, un bébé fait 2 pas, il marche et tombe ; il se relève, fait à nouveau 2 pas et chute à nouveau.
Si nous constatons la même situation chez une personne de 20 ans, on appelle immédiatement une ambulance car elle se trouve dans une situation extrêmement précaire.
Par contre, à propos du bébé de 6 mois qui marche ainsi, on fait plutôt une grande fête dans la maison ! On appelle ses parents et ses grands-parents, on annonce la grande nouvelle à tout le monde : il a fait 2 pas et il est tombé !
C’est exactement pareil avec Hachem :
Jusqu’à aujourd’hui, vous n’étiez pas dans la Torah, et maintenant vous commencez à y entrer.
Vous faites 2 pas et tombez, puis encore 2 pas et chutez à nouveau, et même quand vous marchez vous le faites de façon déséquilibrée et maladroite. Mais ces premiers pas que vous faites dans la Torah sont, aux yeux d’Hachem, extrêmement précieux et Lui procure une très très grand joie, il n’y a aucun doute là-dessus.
Si le bébé regarde un athlète courir un 100 mètres, il peut certainement être découragé et se dire qu’il n’y arrivera jamais, donc ne regardez pas la situation idéale qu’Hachem nous demande, mais plutôt celle qui vous concerne.
Faites les efforts que vous pouvez faire à votre niveau, pour l’instant Hachem ne vous en demande pas plus.
Même si vous pratiquez des choses que vous ne comprenez pas tout à fait, ou de façon rigide et approximative, il est certain que c’est beaucoup mieux que ne rien faire du tout. Cela ressemble au bébé qui marche de façon approximative et rigide lui aussi, sans comprendre d’ailleurs ce qui lui arrive : ce sera toujours mieux de se rester ramper à terre.
Il est vrai qu’il existe dans le Choul’han Aroukh des lois beaucoup plus importantes que d’autres, mais avec la connaissance de la Torah, ces choses se clarifieront.
On ne peut pas connaître toute la Torah du jour au lendemain.
Plus on apprend, plus on devient nuancé, et plus on sait à quelle mitsva donner la priorité en fonction de chaque situation.
2.
Non, je pense qu’il n’y a aucun risque à cela car si nous savons de façon claire que ces lois proviennent de D., même si nous ne connaissons pas leur pourquoi et leur comment, il est certain qu’il est mieux de les faire ainsi que de ne pas les faire du tout. Il est vrai qu’il est préférable de bien connaître tous les tenants et aboutissants de chaque chose car ainsi, il est clair qu’on les fera avec plus de conviction et de façon plus nuancée et précise, mais comme je viens de vous l’écrire, mieux vaut les 2 pas et tomber plutôt que de ramper parterre toute sa vie, D. nous en préserve.
Quoi qu’il en soit, il n’y a aucune forme d’idolâtrie à cela, ça n’a absolument rien à voir. L’idolâtrie concerne le fait de diviniser un objet en lui attribuant des pouvoirs divins, mais ce n’est pas le cas ici puisque nous agissons après avoir reconnu le caractère divin de notre Torah en ayant prouvé qu’elle est la vérité.
3.
Comme je l’ai dit auparavant, il est clair que les nouvelles choses concernant votre pratique religieuse que vous essayer d’intégrer font partie de votre stature spirituelle que l’on appelle néchama ; d’un autre côté, votre partie spirituelle que l’on appelle néfèch, responsable de notre partie corporelle animale, y est opposée, ainsi vous sentez en vous une sorte de conflit entre les deux.
Le seul moyen de s’en sortir est comme je l’ai dit de ne pas écouter les émotions et de savoir ce que dicte la raison.
Il est clair que vous aurez sans cesse une opposition entre la partie néfèch corporelle et la partie néchama spirituelle.
Nous vivons tous cela à chaque fois que nous voulons faire une mitsva ou une chose sainte que nous indique notre néchama alors que notre corps n’y est pas habitué. Cela est normal, et je dirai même que c’est en cela qu’est tout le challenge.
Nous sommes venus dans ce monde pour être, or on ne peut être que s’il y a un libre-arbitre, et il n’y a de libre-arbitre que s’il y a un choix à faire dans le cadre de l’opposition susmentionnée.
Afin de comprendre cette notion, je vous recommande de visionner le cours intitulé « Le pouvoir de choisir ».
4.
Il m’est très dur de vous dire une liste d’ouvrages de ce type car en fin de compte, tous les livres de Torah qui sont sur le marché (attention, provenant d’auteurs pratiquant une Torah authentique et non falsifiée) expriment la pensée des dirigeants de notre époque.
De plus, il existe beaucoup de domaines différents :
la pensée juive, la halakha, l’éthique etc. Il faudrait que vous me donniez plus de précisions sur ce que vous cherchez.
Je suis toujours prêt à entendre vos questions, l’essentiel est que vous puissiez bien poursuivre votre progression, tenez-moi au courant.
Bonne continuation.
Au revoir,
Rav Ron Chaya
Effectivement, idéalement, nous sommes censés appliquer tout ce qui est écrit dans le Choul’han Aroukh, ou du moins appliquer toute la halakha qui découle du Choul’han Aroukh telle qu’elle est écrite dans les livres de halakha des grands décisionnaires contemporains ou du siècle dernier.
MAIS il est clair qu’une personne qui n’a jamais rien pratiqué ne peut pas tout pratiquer du jour au lendemain, c’est absolument impossible.
Et de la même façon que vous comprenez cela, Hachem aussi le comprend très bien, donc Il nous demande de faire ce que nous pouvons, pas moins mais pas plus non plus.
Si on va trop vite, on risque de faire un rejet.
Nous ressemblons à des petits bébés qui commencent à marcher, un bébé fait 2 pas, il marche et tombe ; il se relève, fait à nouveau 2 pas et chute à nouveau.
Si nous constatons la même situation chez une personne de 20 ans, on appelle immédiatement une ambulance car elle se trouve dans une situation extrêmement précaire.
Par contre, à propos du bébé de 6 mois qui marche ainsi, on fait plutôt une grande fête dans la maison ! On appelle ses parents et ses grands-parents, on annonce la grande nouvelle à tout le monde : il a fait 2 pas et il est tombé !
Jusqu’à aujourd’hui, vous n’étiez pas dans la Torah, et maintenant vous commencez à y entrer.
Vous faites 2 pas et tombez, puis encore 2 pas et chutez à nouveau, et même quand vous marchez vous le faites de façon déséquilibrée et maladroite. Mais ces premiers pas que vous faites dans la Torah sont, aux yeux d’Hachem, extrêmement précieux et Lui procure une très très grand joie, il n’y a aucun doute là-dessus.
Si le bébé regarde un athlète courir un 100 mètres, il peut certainement être découragé et se dire qu’il n’y arrivera jamais, donc ne regardez pas la situation idéale qu’Hachem nous demande, mais plutôt celle qui vous concerne.
Faites les efforts que vous pouvez faire à votre niveau, pour l’instant Hachem ne vous en demande pas plus.
Même si vous pratiquez des choses que vous ne comprenez pas tout à fait, ou de façon rigide et approximative, il est certain que c’est beaucoup mieux que ne rien faire du tout. Cela ressemble au bébé qui marche de façon approximative et rigide lui aussi, sans comprendre d’ailleurs ce qui lui arrive : ce sera toujours mieux de se rester ramper à terre.
Il est vrai qu’il existe dans le Choul’han Aroukh des lois beaucoup plus importantes que d’autres, mais avec la connaissance de la Torah, ces choses se clarifieront.
On ne peut pas connaître toute la Torah du jour au lendemain.
Plus on apprend, plus on devient nuancé, et plus on sait à quelle mitsva donner la priorité en fonction de chaque situation.
Non, je pense qu’il n’y a aucun risque à cela car si nous savons de façon claire que ces lois proviennent de D., même si nous ne connaissons pas leur pourquoi et leur comment, il est certain qu’il est mieux de les faire ainsi que de ne pas les faire du tout. Il est vrai qu’il est préférable de bien connaître tous les tenants et aboutissants de chaque chose car ainsi, il est clair qu’on les fera avec plus de conviction et de façon plus nuancée et précise, mais comme je viens de vous l’écrire, mieux vaut les 2 pas et tomber plutôt que de ramper parterre toute sa vie, D. nous en préserve.
Comme je l’ai dit auparavant, il est clair que les nouvelles choses concernant votre pratique religieuse que vous essayer d’intégrer font partie de votre stature spirituelle que l’on appelle néchama ; d’un autre côté, votre partie spirituelle que l’on appelle néfèch, responsable de notre partie corporelle animale, y est opposée, ainsi vous sentez en vous une sorte de conflit entre les deux.
Le seul moyen de s’en sortir est comme je l’ai dit de ne pas écouter les émotions et de savoir ce que dicte la raison.
Il est clair que vous aurez sans cesse une opposition entre la partie néfèch corporelle et la partie néchama spirituelle.
Nous vivons tous cela à chaque fois que nous voulons faire une mitsva ou une chose sainte que nous indique notre néchama alors que notre corps n’y est pas habitué. Cela est normal, et je dirai même que c’est en cela qu’est tout le challenge.
Nous sommes venus dans ce monde pour être, or on ne peut être que s’il y a un libre-arbitre, et il n’y a de libre-arbitre que s’il y a un choix à faire dans le cadre de l’opposition susmentionnée.
Afin de comprendre cette notion, je vous recommande de visionner le cours intitulé « Le pouvoir de choisir ».
Il m’est très dur de vous dire une liste d’ouvrages de ce type car en fin de compte, tous les livres de Torah qui sont sur le marché (attention, provenant d’auteurs pratiquant une Torah authentique et non falsifiée) expriment la pensée des dirigeants de notre époque.
la pensée juive, la halakha, l’éthique etc. Il faudrait que vous me donniez plus de précisions sur ce que vous cherchez.
Au revoir,
Rav Ron Chaya
Référence Leava : 18233
Date de création : 2012-05-16 22:05:07