Chalom Rav Chaya,
Qu’est-ce que le érouv tavchilin ?
Merci
Réponse du Rav Ron Chaya :
Chalom David,
Il est permis de cuisiner un Yom-tov pour ce même Yom-tov, mais il est interdit de cuisiner pendant Yom-tov pour le lendemain qui est un jour de ‘hol.
Néanmoins, si une personne cuisine durant Yom-tov pour un jour de ‘hol, et qu’elle cuisine quelques heures avant le coucher du soleil, dans la mesure où il se peut que la nourriture qu’elle a cuisinée pour le lendemain sera mangée aujourd’hui par des éventuels invités, la personne qui a faite cela n’a pas transgressé un interdit de la Torah.
Elle sera néanmoins coupable d’un interdit dérabannan car ‘Hazal ont interdit de cuisiner dans tous les cas de Yom-tov pour un jour de ‘hol (même si des invités viennent à l’improviste et mangent du plat qui a été cuisiné pendant Yom-tov) car ce qu’on doit manger le lendemain peut aussi être préparé demain.
Il y aura aussi un problème si le lendemain de Yom-tov est un jour de Chabbat car on n’a pas le droit de cuisiner pendant Chabbat, même pour Chabbat.
Or, vu que, si on cuisine Yom-tov quelques heures avant la chekia (le coucher du soleil) il n’y a pas d’interdit de la Torah mais qu’un interdit dérabannan, rabannan ont autorisé de cuisiner un Yom-tov pour Chabbat à condition que l’on fasse ce qui s’appelle un « ‘érouv tavchillin ».
Le érouv tavchillin est un plat que l’on a cuisiné la veille de Yom-tov et qu’on gardera sans le manger jusqu’à ce qu’on ait fini de cuisiner tous les plats de Chabbat pendant Yom-tov.
Ce érouv tavchillin a été institué pour 2 raisons :
- Pour agrandir l’honneur de Yom-tov :
Lorsque les personnes verront qu’il est interdit de cuisiner à Yom-tov même pour Chabbat, à moins qu’on ait commencé à cuisiné déjà avant Yom-tov (c’est le érouv tavchillin), et qu’on ne fait donc en réalité que finir ce qu’on a commencé déjà la veille de Yom-tov, à plus forte raison on ne pourra pas cuisiner pendant un Yom-tov qui n’est pas suivi d’un Chabbat mais d’un jour de ‘hol pour ce jour de ‘hol.Les gens comprennent ainsi que Yom-tov est un jour important à un point tel qu’en aucun cas on ne pourra cuisiner Yom-tov pour un jour de ‘hol, et qu’on ne pourra « se servir » de Yom-tov pour cuisiner pour Chabbat seulement si on a préparé un érouv tavchillin la veille de Yom-tov. - Pour le kavod du Chabbat :
Lorsque la personne est obligée de commencer à cuisiner avant Yom-tov pour Chabbat, elle se rappellera qu’elle doit mettre de côté quelques plats pour Chabbat et ainsi évitera une situation où elle aura mangé tous ses plats durant Yom-tov pour se retrouver sans aucun plat suffisamment bon pour honorer le Chabbat.
Comment fait-on le érouv tavchillin ?
- La coutume est de prendre, la veille de Yom-tov, un morceau de pain d’une quantité d’au moins kabétsa (57 ml) et un morceau de plat cuisiné tel que de la viande ou un œuf en quantité minimal de kazaït (28 ml) grâce auxquels il nous sera permis de cuisiner pendant Yom-tov.
- On prendra ces plats et on fera la berakha « achèr kidéchanou bémitsvotav vétsivanou ‘al mitsvat ‘érouv ».
- On dira ensuite (la phrase est écrite en araméen dans les sidourim mais il est nécessaire de comprendre ce qu’on dit, sinon on le lira en français) que grâce à ce érouv, il nous est permis de cuire au four, de cuisiner (cuisson dans du liquide), d’allumer les bougies et d’accomplir tout ce qui est nécessaire pendant Yom-tov pour Chabbat.
Le érouv tavchilin n’autorise de cuisiner un Yom-tov pour Chabbat qu’un temps suffisamment grand avant le coucher du soleil (la veille de Chabbat) pour que des invités qui arriveraient à l’improviste puissent profiter des plats qui ont été cuisinés pendant Yom-tov pour Chabbat.
Mais si on cuisine juste avant la chekia, le érouv tavchilin n’est pas valable et dans cette mesure, il faudra faire attention de ne pas mettre le ‘hamin sur la plata juste avant Chabbat quand il est cru, il faudra qu’il soit déjà cuit.
La coutume est d’utiliser le pain du érouv en tant que lé’hem michné pour tous les repas du Chabbat, et on le mangera à séouda chelichit.
De même, on mangera le plat du érouv tavchillin à séouda chelichit.
Cela n’est qu’une coutume, si quelqu’un a mangé le érouv déjà pendant Yom-tov après qu’il ait fini les préparatifs de Yom-tov pour Chabbat, le érouv reste valable.
Si on reçoit des invités pour le Yom-tov et le Chabbat qui le suit, le maître de maison, lorsqu’il fait le érouv, dira dans la phrase qu’il dit après la berakha du érouv que ce érouv est valable aussi pour ces invités.
Ainsi ils pourront eux-mêmes aider dans les préparatifs de cuisine de Yom-tov pour Chabbat et pourront aussi allumer les bougies de Chabbat la veille de Chabbat qui est Yom-tov (sinon non).
Si tous les préparatifs de cuisine ont déjà été faits la veille de Yom-tov et qu’on ne veut que chauffer de l’eau pendant Yom-tov pour Chabbat, on fera le érouv sans faire la berakha.
Au revoir,
Rav Ron Chaya
Cours :
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Le érouv tavchilin partie 01 / 05
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Le érouv tavchilin partie 02 / 05
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Le érouv tavchilin partie 03 / 05
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Le érouv tavchilin partie 04 / 05
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Le érouv tavchilin partie 05 / 05
Et réponse écrite :
Référence Leava : 12861
Date de création : 2011-04-15 12:04:45