Dans quels cas le kamats se prononce-t-il « o » au lieu de « a »?

Bonjour Rav, Quand j’ai appris à lire, on m’a expliqué que lorsqu’un quamatz est suivi d’un cheva le son ‘a’ devient ‘o’. Or je me suis aperçue en lisant des Tehilims avec une dame que je faisais beaucoup de fautes de lecture à cause de cette règle car moi je l’applique à chaque fois alors qu’apparemment ce n’est pas le cas. Personne n’est capable de me donner la règle exacte.La librairie que je fréquente n’a pas d’ouvrage concernant ce type de règles. Certains me disent que cela s’applique quand c’est en début de mot (qodcho rorma etc…),d’autres me disent que s’il y a un meteg, le son reste ‘a’ ; tout ce que je sais c’est que lorsqu’il y a un préfixe on laisse le son ‘a’. Rav Ron Chaya, pouvez vous m’éclaircir de façon à ce que je puisse enfin lire paisiblement et en me concentrant sur le sujet de ma lecture et non en doutant constamment sur les mots. Merci d’avance.

 

Réponse du Rav Ron Chaya : 

Chalom Séverine,

Il y a 4 cas dans lesquels le kamats est prononcé « O » (kamats ‘hatouf) :
1) Lorsqu’il est placé juste avant un daguèch ‘hazak, comme dans les mots «‘honnénou », «ozzi», où la lettre noun de «‘honnénou » et la lettre zaïn de «ozzi» ont un daguèch ‘hazak et bien qu’on écrive la voyelle qui les précède avec un kamats, on le prononcera néanmoins ‘O’. Qu’est-ce qu’un daguèch ‘hazak (fort) et un daguèch kal (léger) ? Le daguèch kal n’apparaît que dans les lettres beth, guimel, daleth, caf, peh et tav, et que dans deux cas :
1- Après un chéva na’h, comme dans le mot « béchivtekha » ou dans le mot « ouvelèkhtekha ». Dans ces deux mots, la lettre taf porte un daguèch car la lettre qui la précède (le veth dans « béchivtekha » et la khaf dans « ouvelèkhtekha ») est ponctuée d’un cheva na’h (qui ne se prononce pas).
2- Si une de ces 6 lettres se trouve au début d’un mot. Par exemple dans le mot « bakol », le beth porte un daguèch. (Je ne vous cite ce deuxième cas concernant le daguèch kal qu’à titre informatif, effectivement ce cas ne concerne pas votre question dans la mesure où dans le cas du kamats prononcé « o » nous devons vérifier si le daguèch qui le suit est un daguèch ‘hazak ou kal, or dans ce cas le daguèch ponctue la première lettre du mot). On appelle ce daguèch « kal » (léger) parce qu’on le prononce sans effort.

Le dagèch ‘hazak peut apparaître dans toutes les lettres sauf dans les lettres gutturales (aïne, ‘het, , alef). D’habitude il apparaît après une ténoua ketana (un petit mouvement). Une lettre est appelée ténoua ketana quand elle porte une des voyelles suivantes : ‘i’ écrit sans le yod, le kamats qu’on prononce ‘O’ (le sujet de votre question), le ‘OU’ écrit en koubouts (trois points qui se suivent sous la lettre), le séguol (qu’on prononce ‘é’ avec trois points regroupés sous la lettre) et enfin le pata’h (qu’on prononce ‘A’ avec la bouche ouverte, contrairement au kamats qu’on prononce ‘A’ avec la bouche un peu fermée, un peu entre le ‘A’ et le ‘O’). Donc un daguèch ‘hazak sera celui qu’on verra d’habitude après une ténoua ketana, comme par exemple dans le mot « hachabbat » où on accentuera le ‘b’ comme s’il y avait deux ‘b’ car il vient après un pata’h qui est une ténoua ketana.

2) Un kamats qui précède un chéva na’h (le chéva qui ne se prononce pas) se prononce ‘O’ comme dans « ‘hokhma » ou « chomra » : on prononcera « ‘hokhma » ou « chomra » bien qu’on ecrive « ‘hakhma » et « chamra ». Néanmoins, si après le kamats il y a un méteg (une petite barre sous la lettre, après le kamats), alors on le prononcera ‘A’ bien qu’il soit suivi d’un chéva na’h.

3) Si le kamats est tout de suite suivi d’un makaf (un trait d’union) on le prononce ‘O’ comme dans « ougdol ‘hassed », on prononcera « ougdol » bien qu’on écrive « ougdal » avec un kamats car il y a un trait d’union entre « ougdol » et « ‘hassed ».

4) Un verbe dont la 2e lettre de la racine est un vav (comme « kom », du verbe « lakoum », ou « sov » du verbe « lassov ») lorsqu’il est conjugué de façon à ce qu’il y ait 2 kamats qui se suivent, le 2e kamats se prononce « o ». Idem dans le cas où les deux dernières lettres de la racine du verbe sont les mêmes, et où le verbe est conjugué avec deux kamats de suite.

Au revoir,
Rav Ron Chaya

 

Référence Leava : 11243
Date de création : 2010-12-07 14:12:18