Bonjour Rav Chaya
Je suis compositeur de musique ; la musique est ma passion depuis petit et j’aimerai savoir si cela peut être un péché en soi que ma musique soit diffusé dans des endroits comme les pubs ou les boites de nuits ?
Deviendrai-je responsable des éventuelles fautes commise par ceux qui danse et écoute ma musique ?
Pouvez vous me donner une réponse argumentée a cela ?
Cordialement
Réponse du Rav Ron Chaya :
Chalom,
Il existe deux interdits différents qui se ressemblent, l’un est de la Torah, l’autre est dérabannan.
- De la Torah : « Lifné iver, lo titène mikhchol »,
« tu ne mettras pas un obstacle devant un aveugle ». - L’interdit dérabannan est « Méssaïéa bidevar avéra »,
« aider à faire une avéra ».
Quelle différence y a-t-il entre les deux ?
Si on aide quelqu’un à faire une avéra que sans notre aide, il ne peut pas faire, et qu’à l’aide d’aucune autre personne, excepté nous, il peut la faire, alors on transgresse l’interdit de la Torah ; mais s’il peut la transgresser à l’aide d’autres personnes que nous, mais c’est grâce à notre aide qu’il l’a fait, on transgresse l’interdit dérabannan.
Le Rav Ovadia Yossef Chalita autorise la vente de t-shirt non-pudique pour femmes en évoquant la raison suivante :
Il n’est pas certain qu’une femme le portera de façon non pudique, parce qu’on peut porter un t-shirt non pudique sur un t-shirt pudique.
Vu qu’il y a un doute, et vu que même si la femme le portera de façon non pudique, celui qui lui aura vendu n’aura transgressé qu’un interdit dérabannan car elle aurait pu aussi l’acheter autre part, on a un safek dérabannan, c’est-à-dire un doute à propos d’une loi dérabannan et la halakha tranche « lékoula« , c’est-à-dire qu’on peut autoriser.
Mais on ne peut autoriser vraiment qu’en cas de force majeure.
Dans ton cas, c’est la même chose :
Dans les boîtes de nuit, il peut écouter d’autres musiques que la tienne.
Donc même si tu étais certain qu’on écoutera ta musique et ce serait « à cause » de toi qu’on y danse, tu transgresserais un interdit dérabannan de « Méssaïéa bidevar avéra ».
Mais vu qu’il n’est pas certain qu’elle sera écoutée en boîte de nuit, et que peut-être ne sera-t-elle écoutée que dans un cadre tout à fait cacher, on pourra donc aussi autoriser à diffuser cette musique s’il s’agit d’un cas de force majeure, or dans ton cas où la musique est ta passion, il semblerait que ce soit un cas de force majeure.
Au revoir,
Rav Ron Chaya
Référence Leava : 10011
Date de création : 2010-07-18 23:07:36