Pourquoi beaucoup de religieux sont autant éprouvés que ceux qui ne font rien ? Comment expliquer que beaucoup font le bien toute leur vie sans être croyants ?

Chalom Rav Chaya,

J’ai plusieurs questions suite à diverses réponses que vous avez données à d’autres internautes.

  1. Vous dîtes souvent que lorsqu’on vit sa vie en suivant au mieux tous les préceptes de la Torah, D. nous protège et nous permet d’être moins atteint par les dures réalités de la vie.
    Pourtant je vois autour de moi que des juifs très religieux sont éprouvés comme les autres dans des problèmes de travail, santé, couple, etc…et leur abnégation ne leur apporte pas toujours pour autant la prospérité désirée ?
  2. Dans une réponse vous dites, je vous cite « De plus, pour pouvoir vraiment respecter toutes les lois entre l’homme et son prochain, il faut une telle abnégation, une telle maîtrise de soi que cela n’est possible que si on est aidé par D. pour le faire; c’est-à-dire qu’on a un très grand potentiel de sainteté, chose qu’on ne peut acquérir que par le biais des mitsvot entre l’homme et D. ».

    Comment expliquer alors qu’il puisse y avoir des personnes « athées » totalement dévouées aux autres via des missions humanitaires etc…et qui ne cherchent qu’à faire le bien d’autrui de toute leur vie sans être pour autant croyants ?

  3. Dans une autre réponse concernant le Kiboud Av va Em vous dites, je vous cite « Effectivement, le Talmud dans la même page (Kidouchin 31b) raconte que la mère de Rav Assi était devenue sénile et lui a demandé des bijoux.

    Il lui répondit qu’il lui en procurerait, après quoi elle lui a demandé « je veux un homme », Rav Assi lui a répondu qu’il chercherait un homme pour elle, ensuite sa mère lui a dit qu’elle voulait un homme aussi beau que lui.
    Rav Assi, voyant qu’il ne pouvait pas réaliser la demande de sa mère, a fui la terre de Babylone dans laquelle il habitait et est monté en terre d’Israël.

    Donc dans les cas extrêmes où les parents ont carrément perdu la raison (ce qui était le cas de la mère de Rav Assi d’après les commentateurs), et uniquement après concertation avec une autorité rabbinique compétente, on pourra quitter la ville où ses parents habitent, et on pourra ainsi se désengager de l’obligation de les servir. « 

    J’avoue que cette réponse me laisse perplexe car quand la mère tient ces propos , le fils peut lui dire gentiment que ce n’est pas possible sachant qu’elle n’a plus sa raison au lieu de tenter d’exécuter tous ses délires.

    Par contre pouvoir en prendre prétexte pour l’abandonner du fait d’exigences farfelues irréalisables et de fait la laisser livrée à elle-même, cela me parait beaucoup plus inhumain et de toute façon , je ne pense pas que l’éloignement puisse nous dégager et ce en aucun cas de nos obligations familiales.

    Qu’en pensez-vous ?

D’avance merci pour vos réponses.
Sachez que je pinaille sur certains détails mais que la plupart du temps j’apprécie la qualité de vos réponses, commentaires ou vidéos.
Cordialement

 

Réponse du Rav Ron Chaya : 

Chalom Corinne,

Voici les réponses à tes questions :

  1. J’ai déjà souvent répondu à ce type de questions, consulte le lien suivant.

    De plus, regarde sur le site deux cours qui, je pense, pourront répondre à ton questionnement : « Le sens des souffrances » et « Après la Choa ».

    Il faut savoir qu’il est impossible QU’EN FIN DE COMPTE ça aille mieux quand on va CONTRE D. que lorsqu’on va AVEC D., c’est on ne peut plus clair.

  2. Bien que ces gens fassent preuve de beaucoup d’abnégation et d’amour envers les autres êtres humains, ils ne pourront jamais le faire à la hauteur qu’exige la Torah.

    Par exemple :
    Il est certain que de temps en temps ils diront une chose vraie négative sur le prochain, c’est du lachon hara ou parfois ils ne le diront pas alors qu’il fallait le dire.

    Au niveau du vol :
    Il est certain qu’il y aura de la poussière de vol car personne ne fait attention comme les Tsadikim du peuple d’Israël de ne pas utiliser quoi que ce soit de son prochain même un milligramme de millimètre.

    Idem au niveau des nerfs,
    de la haine,
    de la jalousie,
    l’envie de ce qu’ont les autres.

    Quelqu’un de yéré chamayim sera terrorisé à l’idée de transgresser un de ces péchés et il est clair qu’il investira beaucoup plus d’efforts dans ce sens que d’autres personnes altruistes dans le monde.

    J’en suis convaincu.

  3. Dans le cas où une personne quitte ses parents parce que s’il reste auprès d’eux, il sera obligé de les brusquer – chose qui lui est interdite -, il déléguera donc quelqu’un qui s’occupera des parents.

    On parle d’une situation où la présence du fils près des parents leur ferait plus de douleur que son absence.
    C’est dans cette mesure qu’il faut comprendre la situation de Rav Assi dans la Guémara :

S’il était resté près d’elle, elle aurait eu plus de douleurs et de frustrations que s’il la quittait.

Au revoir,
Rav Ron Chaya

 

Référence Leava : 8421
Date de création : 2010-02-11 17:02:06