Est-ce que je peux être juive malgré les diverses raisons qui me font penser le contraire?

Bonjour,

J’espère que vous allez bien.

Je m’appelle Cathy et j’aurais aimé avoir quelques renseignements.
Mes parents ne sont pas juifs, mon père est français, d’origine Catholique mais n’est pas croyant, et ma mère est portugaise, d’origine Catholique, et est croyante mais non pratiquante (désolée de parler d’origine de religion" mais au moment où je vous écris je ne trouve pas d’autre terme).
En ce qui me concerne, je suis croyante. On me dit catholique parce que ma famille l’est. Je me suis toujours très intéressée à la religion. J’ai donc fait des recherches et je me suis intéressée aux origines.
Tout naturellement, je suis arrivée à la religion juive, au Judaïsme. Car lorsque l’on arrive aux sources c’est le Judaïsme que l’on retrouve. (A ce moment là, au moment de mes recherches et de mon approfondissement du Judaïsme, je ne connaissais aucun juifs, je n’en fréquentais pas, et je ne connaissais aucune personne juive célèbre de notre société. )
Au fur et à mesures de mes recherches et de mon apprentissage du Judaïsme, je me suis sentie de plus en plus proche de cette religion, de cette philosophie, de cette réflexion de vie.
J’ai pris connaissance que beaucoup de personnes avaient ce discours, que beaucoup disaient se sentir juif ou attiré par cette religion, mais parfois sans que les raisons soient pures, et parce qu’ils ont peut-être été influencé d’une manière ou d’une autre ou qu’ils se sont dit que cela faisait bien d’être juif ou de dire que l’on est juif, parce qu’il y a des hommes célèbres juifs, et riches (argent).
Je ne veux pas dire que je suis différente d’eux (ou en tout cas je ne me le permettrais pas), je ne peux pas dire que "moi" je sais que je me sens juive pour de bonnes raisons, que tous les autres ne le disent pas de manière pure, etc… Non, je ne peux me le permettre.

Tout ce que je peux dire c’est que lorsque je me pose la vraie question de savoir pourquoi est-ce que je m’en juive, je n’ai pas d’autre réponse qui me vient à l’esprit que de dire "c’est comme ça". Je sais que l’on se contente rarement de ce genre de phrases et c’est pour cette raison que j’essaie de retranscrire au maximum mon sentiment, ma pensée.

Donc je continue, je développe en disant que je pense que le Judaïsme est plus qu’une religion, c’est un savoir être et un savoir vivre, on nous donne en quelque sorte une ligne de conduite que l’on pourrait suivre les yeux fermées car cette ligne a été très longuement réfléchie, en tenant compte de chacun et de chacune, en pensant à l’intérêt de tous (et lorsque je dis "l’intérêt" je ne parle pas de profit, je parle de ne pas dénigrer ou laisser tel ou telle personne de côté, en pensant au bien d’une personne avant celui d’un autre, je pourrais presque utilisé le mot "perte" pour l’opposer au "profit", je pourrais donc dire que tout est réfléchis pour que personne ne perde quelque chose ou ne soit perdant) que ce soit matériel ou spirituel, c’est presque ce qui est le plus surprenant.
Non seulement on parle de spirituel, de l’âme, des pensées, mais on inclus également toutes ces notion dans notre vie de tous les jours, donc dans tout ce qui nous entoure, que ce soit matériel ou non.
Comme par exemple, quelle est la meilleure ligne de conduite à adopter lorsque l’on se retrouve devant tel ou telle situation,
Que doit-on faire lorsque l’on casse un bien qui n’est pas à nous, que l’on nous a prêté? (exemple concret par rapport aux biens matériel).

Le Judaïsme répond et essaie de répondre à un maximum de questions, d’évènements, ou de situations qu’il peut nous arriver d’avoir ou de vivre.
L’objectif du Judaïsme (si je puis me permettre de parler d’objectif, peut-être devrais-je plutôt parler de résultat? Là encore je ne trouve pas le mot exact), donc je disais… "l’objectif" du Judaïsme c’est d’essayer d’être meilleur, de devenir meilleur, de faire devenir les hommes meilleurs. Pas "mieux" que tel ou telle personne mais tout simplement meilleur. Par ses actes, ses pensées… Meilleur soi-même, avec les autres, avec nos rapport avec les autres.

Si j’ai écrit tout cela, si je vous ai parlé de mes parents et de leurs racines (physiques et religieuses), du fait que je ne connaissais pas beaucoup de juifs (même si depuis quelques temps j’en connais plus), si je vous ai parlé de mon sentiment sur le Judaïsme c’est tout simplement parce que j’aimerais avoir un avis par rapport à différentes choses, et je voulais avoir l’avis d’une personne telle que vous (avec votre réflexion) qui aurait en sa possession quelques éléments de ma réflexion à moi. Je me sens très proche du Judaïsme, de cette religion. J’aimerais beaucoup pouvoir me dire juive à part entière.

On va me demander "mais pourquoi vouloir se dire juive?
La religion est quelque chose de personnelle que tu peux vivre chez toi sans te dire juive, catholique ou bouddhiste…." ou l’on va me dire "mais tu ne peux pas être juive car ta mère ne l’est pas" ou "tu renies ta religion première et cale n’est déjà pas très bien surtout pour les juifs, car il considèrent que l’on ne doit pas renier sa religion" ou "mais de toute façon tu pourras toujours faire ce que tu veux, te convertir, etc… tu ne seras jamais vraiment juive" ou "tu as déjà fait tel ou telle chose et dans la religion juive c’est interdit donc tu ne pourras jamais l’être".

Ce que j’en pense?
Peut-être que ces personnes ont toutes raisons oui, et c’est même sûr pour certaines choses : oui ma mère, ni même aucun de mes deux parents n’est juifs (ni même aucun membre de ma famille).
Oui j’ai déjà fait des choses qu’il est interdit de faire dans la religion juive.
Oui, même si je me convertie on pourrait dire que je ne suis pas autant juive qu’un juif parce que je ne le suis pas depuis que je suis née, ou que ce n’est pas dans mes origines."
Oui on peut me dire tout ça.

Mais….
il y a ce "mais"….

"Mais" je veux devenir quelqu’un de meilleur (dans le sens que j’ai décrit plus haut) et je sais que je deviendrai quelqu’un de meilleur en respectant les lois juives. Je ne dis pas que je ne ferai pas de faux pas, pour être honnête je sais par avance que j’en ferai, que je ferai des écarts, que je sortirai parfois du droit chemin, sachant que dans ma famille il n’y a aucun juif, je serai avec ma famille pour les fêtes chrétiennes, il n’y aura pas toujours de Casher ou autre chez moi, que je ne serai pas toujours quelqu’un d’honnête, de gentil, quelqu’un sans mauvaises pensées.
Je ne serai pas toujours quelqu’un de pur.
Mais j’ai des convictions et je sais également que je veux et que je peux tout mettre en oeuvre pour essayer d’être et de devenir quelqu’un de meilleur, et ce en suivant la réflexion "du Juif."

Donc ma vraie question, celle que je vous pose c’est est-ce que je peux être Juive malgré tout ce que je viens de dire, avec la réflexion que j’ai?

Je vous remercie par avance d’avoir pris la peine de me lire (sachant que j’ai presque écrit un roman).
J’espère ne pas vous avoir trop importuné, dérangé ou autre.

Je vous souhaite une agréable journée. Cathy

 

Réponse du Rav Ron Chaya : 

Bonjour Cathy,

Chaque personne ayant ou n’ayant pas d’origine juive voulant se convertir, peut le faire.
Pour que la conversion soit valable, il faut que la personne accepte de pratiquer les lois de la Torah.

Dans cette mesure, après sa conversion, elle ne pourra plus, par exemple, lorsqu’elle va chez ses parents, y manger de la nourriture non cachère ni participer aux fêtes chrétiennes.
Elle aura changé de peuple, d’identité.

Elle pourra bien sûr aller voir ses parents, il est tout à fait normal de garder des relations parents-enfants après une conversion, mais elle fera partie intégrante du peuple juif et sera juive à tous égards. Bien qu’à l’origine elle ne le soit pas, la conversion la rend juive et de grands personnages du peuple juif étaient eux-mêmes des convertis ou des fils de convertis.

Le Roi David est l’arrière-petit-fils de Ruth qui était une convertie, son descendant est le Machia’h. Nous voyons que le Machia’h (le messie) est d’origine non juive mais il est certain qu’il est juif a 100%.
Idem des grandes figures telles que rabbi Akiva, qui était fils de converti, Hillel, Rabbi Meir, Shemaya, Avtalyon, etc.

La condition sine qua non pour que cette conversion soit valable est la décision de pratiquer la Torah.

Certes, des écarts peuvent toujours arriver, mais la décision de pratiquer doit être sincère et totale.

Au revoir,
Rav Ron Chaya

 

Référence Leava : 7563
Date de création : 2009-12-05 02:12:05