Comment le texte peut dire que D.ieu bénit Avraham de toutes choses juste après qu’il ait enterré son épouse ?

 

Chalom Kvod HaRav,

Dans la Paracha, il est écrit en la chose suivante :

  • Alors Abraham ensevelit Sarah, son épouse, dans le caveau du champ de Makhpéla, en face de Mamré, qui est Hébron, dans le pays de Canaan.
  • Le champ, avec le caveau qui s’y trouve, fut ainsi adjugé à Abraham, comme possession tumulaire, par les enfants de Heth. »

Et juste ensuite :

  • « Or Abraham était vieux, avancé dans la vie; et l’Éternel avait béni Abraham en toutes choses »

On sait que l’être dont il est le plus difficile de se séparer est son épouse (lo al af ehad ), je présume donc que ce moment était très difficile pour Avraham.
Comment la Torah nous dit juste après l’enterrement que HACHEM a béni Avraham  » en toutes choses » ; il vient de perdre et d’enterrer son épouse !

Que dit le Rav ?

Réponse du Rav Ron Chaya : 

Chalom Yossef,

  1. Il n’est pas écrit que Avraham était béni en toutes choses, mais il est écrit que D. a béni Avraham en toutes choses, c’est-à-dire qu’Avraham a enterré sa femme avec toute la douleur que cela implique, et D. est venu et l’a béni en toutes choses.
    Il se peut tout à fait que D. voulût le bénir aussi pour le consoler de la douleur qu’il avait.
  2. Deuxième explication (Rachbam) :
    • Pour ne pas qu’on croit qu’Avraham envoyait Eliezer chercher une femme pour Yts’hak dans un autre pays car il n’avait pas les moyens de se marier avec les femmes de Canaan, la Torah nous indique qu’il était béni, donc qu’il était très riche et qu’il aurait donc tout à fait pu se marier avec les femmes de Canaan car tout le monde voulait se marier avec lui de par sa richesse, mais lui a préféré prendre une femme de qualité provenant de sa propre famille.
  3. Autre explication plus profonde que je recommande de lire (mais attention, il est dur de la comprendre), celle de Na’hmanide qui explique que les mots « en toutes choses » qu’on traduit en hébreu « bakol » parle d’une des voies de conduite de D., c’est celle qu’on appelle knesset Israël, celle qui est appelée la kala, l’amante, dans Chir haChirim.
    • Kala vient de la racine « kol », car elle contient tout, et c’est en fait la royauté de D. qui dirige le monde, la Chékhina.
      • Avraham, après avoir réussi l’épreuve de akédat Yts’hak et avoir souffert d’avoir dû, à cause de cela, enterrer sa femme, a été béni par le fait que la Chékhina se trouve avec lui.
  4. Autre explication que ramène le Ramban d’après ‘Hazal :
    • « bakol » a la valeur numérique du mot « ben » qui signifie « fils » :
      • Avraham avait un fils et pas de fille, c’était une berakha dans le cadre de la configuration historique de l’époque, car s’il avait eu une fille, il aurait dû la marier avec les cananéens ou à un membre de sa famille, du pays d’où venait Rivka (Aram), or ils étaient tous idolâtres, donc sa fille serait devenue idolâtre, c’est pourquoi il était béni par le fait de ne pas avoir de fille mais qu’un garçon.

Au revoir,
Rav Ron Chaya

Référence Leava : 7304
Date de création : 2009-11-10 16:11:02