En cas de coupure de courant chabbath à la synagogue, peut-on dire à un goy d’allumer ? Comment faire avec un détecteur automatique pour rentrer chez soi ?

Chalom,

En cas de coupure de courant dans une synagogue le chabat, peut-on dire à un goy d’allumer?
à un katane?
à un katane de dire au goy?

Dans la négative, doit on sortir de la choule et aller prier ailleurs?

Qu’en est -il si un juif adulte le fait avec préméditation.?

Autre question:
Si dans le couloir de notre immeuble il ya une cellule photoélectrique qui s’allume en détectant le mouvement comment faire chabat pour accéder à notre appartement en étant forcé de passer par ce couloir.

Toda raba

 

Réponse du Rav Ron Chaya : 

Chalom Edmond,

En cas de coupure de courant dans une synagogue Chabbat, il sera interdit de dire à un katane (un juif de moins de 13 ans ou 12 pour une fille) d’allumer la lumière.

Le Rav Ovadia Yossef, dans son livre « Liviat ‘Hen« , chapitre 17, autorise de demander à un non juif d’allumer la lumière, car il s’agit ici d’une mitsva du grand public, et dans ce cas et uniquement dans ce genre de cas, on pourra compter sur l’avis du Baal Ha-itour qui autorise de demander à un non juif de transgresser un interdit déoraïta Chabbat.
Néanmoins, il sera préférable de lui dire cela de façon indirecte, en disant par exemple :

« La lumière s’est éteinte dans la synagogue et on ne peut plus prier »

, il comprendra par cela qu’il devra allumer la lumière.

De même, si on peut dire à un non juif de dire à un non juif de le faire, ce sera préférable.
Le mieux sera de dire à un non juif de signifier de façon indirecte comme susmentionné à un autre non juif d’allumer la lumière.

Si un katane a allumé la lumière, et à plus forte raison un juif adulte, avec ou sans préméditation, on devra quitter la synagogue s’il est impossible de lire sans cette lumière.
Mais s’il est possible de lire sans cette lumière allumée de façon interdite, on pourra rester à la synagogue et poursuivre sa prière.

Il semblerait qu’il soit préférable qu’un adulte dise ou signifie à un non juif d’allumer la lumière plutôt que de dire à un katane de dire ou signifier à un non juif d’allumer la lumière, car quand on autorise une chose à un adulte, il est préférable que l’adulte le fasse plutôt que le katane, de peur que ce dernier ne prenne de mauvaises habitudes.

Attention, tout cela n’est valable que dans le cas où la lumière s’est éteinte dans une synagogue (il est question ici d’une mitsva du grand public).
Mais il reste interdit de demander à un non-juif de transgresser un interdit de la Torah pour un usage privé (allumer la lumière ou brancher la plaque chauffante qu’on a oublié de brancher par exemple).

Dans le domaine privé :
Dans le cas où on aurait oublié d’allumer la lumière, mais qu’on aurait déjà suffisamment de lumière allumée pour pouvoir se mouvoir, lire ou manger, bien que cette lumière soit insuffisante, il sera autorisé de signifier (sans le dire clairement) à un non juif d’allumer la lumière.
En effet, le produit d’une melakha fait par un non juif pour un juif n’est interdit que si on ne pouvait pas s’arranger, même difficilement, sans le produit de cette melakha.
Mais si on peut s’arranger, même difficilement, alors le produit de cette melakha est permis.

Il y a aussi une autre solution :
il est permis à un juif de profiter d’une melakha, même déoraïta, qu’a faite un non-juif pour lui-même.
Donc si la lumière est éteinte dans une chambre et qu’on a besoin qu’elle soit allumée, on pourra demander à un non juif de nous apporter un livre de cette chambre, ce dernier allumera donc la lumière pour aller chercher le livre, et on lui dira qu’il est inutile d’éteindre la lumière.
Le profit de cette lumière allumée sera permis.
Attention, il ne faudra pas entrer avec lui dans la chambre lorsqu’il y allumera la lumière car il se peut alors qu’il l’allume pour les deux.

A propos des cellules photoélectriques installées dans les couloirs d’immeuble qui s’allument lors du passage d’une personne :
Le Rav Ovadia Yossef l’interdit et pense qu’il est préférable de rester à la maison et y prier plutôt qu’aller à la synagogue en provoquant l’allumage de la lumière par notre passage dans le couloir.

La seule solution est de demander à un non-juif de passer dans le couloir.
Bien qu’il s’agisse ici du domaine privé, cela est autorisé car nous ne voulons pas profiter par cela de la lumière du couloir et il est permis de demander à un non juif de transgresser un interdit – même déoraïta – si nous ne sommes pas intéressés par le fruit de cet interdit (on veut traverser le couloir et non profiter de la lumière, idem pour le frigo, notre but n’est pas d’avoir de la lumière mais bien d’ouvrir le frigo).

Au revoir,
Rav Ron Chaya

 

Référence Leava : 5783
Date de création : 2009-04-21 10:04:51