J’ai refusé de serrer la main à une dame âgée et tous affirment que j’ai eu tort car elle ne devait plus être nida. Or, cela n’a aucun rapport. Que leur répondre ?

Bonjour Rav,
Je tiens d’abord à réitérer mes félicitations pour vos cours extraordinaires.
Vous nous apportez à nous, juifs français, la lumière qui nous manque dans cet océan de boue…
En outre, nous nous sommes souvent rencontrés que ce soit dans votre yeshiva, ou même ailleurs mais je n’en dirais pas plus.
Merci infiniment, ma Techouva a été grandement motivée par vos enseignements.

Du reste, je vous écris car j’aimerais vous faire part d’un problème que vous traitez, certes, mais que j’aimerais que vous développiez davantage dans un cours spécifique.
Pour cela je vous introduis une histoire personnelle :

J’étais invité il y a peu par des gens à une fête.
A cette occasion, de nombreuses personnes étaient présentes et bien entendu des femmes.
Après avoir poliment salué ces dames d’un simple geste de la tête, toutes ont compris que je ne faisais pas la bise (qui au passage est une coutume chrétienne si je ne m’abuse).
Cependant, une vieille dame qui devait avoir manifestement plus de 60 ans est arrivée par la suite et s’est dirigée vers moi la main tendue.
J’ai automatiquement fait savoir que je ne pouvais pas lui serrer la main et ce, avec une très grande politesse.
(Je précise tout de même qu’il n’y avait que des juifs présents).

La soirée passée, les amis avec qui j’étais venu m’ont appris que cette dame l’avait très mal pris ce à quoi j’ai répondu qu’un Olam Haba vaut mieux qu’un excès d’amour propre.
Par ailleurs, celle-ci a également dit à mes amis qu’étant donné qu’elle n’avait plus ses règles, le problème de lui serrer la main n’en était plus un (ce sur quoi vous me confirmerez très certainement qu’il n’y a strictement aucun rapport).
Et mon ami de répliquer que cette dame avait effectivement raison prétextant le fait que l’interdit du contact n’est motivé exclusivement que par le fait d’être nida ou non.
C’est dans ce genre de situation que je suis terriblement confus car j’aimerais connaître précisément la halakha stipulée par le Choul’han Arou’h concernant les lois relatives à la négui’a.
Je sais pertinemment que cela n’a rien à voir avec le fait d’être nida ou non mais comme mes rabbanim me disent toujours « Da’ ma léachiv laapikouros »…

En outre, j’ai comme le sentiment que c’est un fléau qui touche une triste majorité de nos confrères français et je ne vous apprends rien en vous disant que c’est aussi une klipa très solide qui aveugle ceux qui y portent une négligence notoire et qui les freine pour beaucoup dans leur Techouva.
Et si je dis ça, c’est bien parce que vous inculquez sans cesse l’amour que l’on doit porter à Am Israel, cet amour qui me pousse à vouloir les aider.

Je renouvelle donc ma demande de faire un cours sur le sujet.
Un grand merci Rabbi.

 

Réponse du Rav Ron Chaya : 

Chalom Yves,

Tu as très bien agit.

Effectivement, même si cette femme n’était pas nida, il est interdit de lui serrer la main, il s’agit d’un interdit dérabanan, la bise par contre est déjà un interdit de la Torah.

Les seules femmes que nous avons le droit de toucher sont :

  • Notre propre femme,
  • Notre mère
  • Et notre fille,

mais même une petite fille qui n’est pas notre fille, non.

Nous voyons bien qu’il est interdit aussi de toucher une fille, bien qu’elle n’ait pas encore eu ses menstruations.
Cet interdit n’est pas lié au fait qu’elle soit nida ou pas.

De plus, il se peut tout à fait que cette dame fût nida, bien que ses menstruations aient cessées depuis longtemps, mais pouvons-nous savoir si elle a fait un mikvé après sa dernière menstruation ?
On ne peut pas le savoir, mais si elle n’hésite pas à serrer la main aux hommes et n’arrive pas à comprendre que les hommes ne le font pas, il y a de fortes présomptions qu’elle n’ait pas été au mikvé, et dans cette mesure, elle est nida

Quoi qu’il en soit, comme je l’ai dit, cela ne change rien, car même si elle n’est pas nida on n’a pas le droit de lui serrer la main.

J’ai fait plusieurs cours sur le sujet, tel que le cours « Chomer neguiya », ainsi que le cours « Relations avant mariage ».

Au revoir,
Rav Ron Chaya

Agav 

 

Référence Leava : 5262
Date de création : 2009-02-23 15:02:34