Bonjour Rav Ron Chaya,
J’espère que vous allez bien!
Je vous écris, parce que la dernière fois que je vous avais vu, je venais de rentrer d’Israël et j’étais déterminée à aller vivre là-bas.
Cela fait des années que je ne me vois pas faire ma vie à Montréal, je ne trouve de communauté qui me ressemble, je n’arrive pas à m’imaginer ici dans 10 ans!
Bref, cette année comme vous le savez, a été déterminante pour moi, puisque j’ai fait teshouva, j’ai pris la décision de quitter mon ex-copain et depuis 8 ou 9 mois je n’ai rencontré PERSONNE!
On a voulu me présenter des gens, mais ça ne me convenait vraiment pas…
Je n’ai pas réussi à me créer un cercle d’amis juifs ayant une vie spirituelle avec qui je peux partager mon expérience de développement personnel.
(Vous avez été témoin du niveau de superficialité et de matérialisme dimanche matin dernier :
si je me fie au « débat » que vous avez soulevé en évoquant la belle voiture compatible ou non avec une vie religieuse…)
Bref, je ne trouve pas ma place ici dans cette communauté.
Je pensais qu’en ayant fait teshouva, je m’intégrerai plus, mais je vous avoue que c’est le contraire qui se produit :
Je ne suis pas du tout inspirée par les juifs d’ici religieux pour rester polie….
Donc, il m’était évident que suite à tout ce ras le bol de cette vie insignifiante (puisque je ne trouve pas mon mazal ici à 29 ans) d’aller vivre en Israël!
J’étais tellement connectée à Hashem, j’avais l’impression d’être accompagnée par la main, j’étais plus spirituelle, j’avais de la compassion pour tout le monde, j’avais envie d’aider tout le monde, je me suis sentie chez moi évidemment.
Mais la petite vois du yetser hara m’a attaqué et a provoqué des doutes que j’ai du mal à surmonter.
J’ai un bon travail ici, un bon salaire avec une équipe très gentille, un boss très compréhensif qui m’a merveilleusement bien formé, qui a de bonnes valeurs (tout le monde est goy mais ça n’enlève rien à leurs qualités) et je suis très (trop) confortable.
Avant de partir, je ne pouvais plus me contenter de cet épanouissement professionnel, et j’étais déterminée à quitter Montréal.
Mais depuis mon retour, je trouve que j’ai un avenir prometteur dans cette compagnie, je sais que je serai augmentée, les choses s’annoncent plutôt bien grâce à D…, et je ne sais pas si en Israël je pourrai retrouver cet environnement stimulant, compte tenu du fait que je ne parle pas la langue, de la conjoncture économique, de la guerre, etc…
J’ai peur de me tromper, et je prie énormément D… qu’il m’envoie un signe qui me persuaderait que mon mazal est en Israël ou ailleurs ou ici.
Je suis déçue de moi-même d’avoir abandonné ma volonté, je suis déçue d’avoir été victime du yetser hara, et à présent je me sens complètement perdue.
Je ne sais plus quoi faire.
Mes prières demandent à ce que D… me guide sur la voie de mon mazal.
Je pense que je vis une épreuve d’émouna car monter en Israël est une grande mitsvah.
J’ai terriblement peur de manquer de voir mes économies fondre, de vivre un échec professionnel, je me sens très vulnérable et j’ai besoin qu’on me guide.
Pouvez-vous s’il-vous-plaît m’aider à y voir plus clair, vos paroles sont une source de lumière et de réconfort pour moi.
J’aime beaucoup votre raisonnement et vos enseignements m’ont déjà beaucoup aidé.
Je sais que je vous écris souvent, mais vous êtes une référence pour moi! Merci infiniment de m’accorder du temps et de me répondre. J’espère qu’avec l’aide de D… je pourrai assister à vos conférences en Israël !
Réponse du Rav Ron Chaya :
Chalom,
La terre d’Israël est appelée la terre sainte.
Effectivement, ce n’est pas une terre où on fera fortune et où on vient pour réussir au niveau professionnel.
Comme son nom l’indique, c’est une terre où l’on peut se rapprocher d’Hachem.
Il faut que tu fasses ton choix.
Préfères-tu la matérialité ou la présence d’Hachem (je pense que la question ne se pose même pas) ?
Mais il est vrai qu’il y a un prix à payer, et en Israël on vit de façon moins confortable qu’à Montréal.
Si tu es prête à cela et que tu sais vers quoi tu vas, alors tu n’as pas à t’inquiéter.
Sache que c’est une très grande mitsva.
Il est écrit que trois choses s’acquièrent avec souffrance :
- Le olam haba,
- La Torah
et
- La terre d’Israël.
Or tu viens prendre les trois à la fois.
Donc il est clair que ce ne sera pas facile et les épreuves commencent tout simplement avec le yetser hara.
Chaque fois que D. veut donner un grand cadeau à quelqu’un, tel que ces trois cadeaux susmentionnés (qui sont les plus cadeaux qui puissent y avoir dans la réalité), le coté négatif cherche à nous empêcher de le recevoir, c’est pour cela qu’il nous met le doute dans la tête, et l’expérience a montré que beaucoup de ceux qui voulaient par exemple monter à la Yéchiva en Israël ont reçu, juste avant de prendre leur billet, des propositions de travail ou de chiddoukh mirobolantes.
Cela nous prouve à quel point le fait de monter en Israël est important.
Mais attention, je te rappelle qu’une alya est une alya spirituelle, il faut que tu fasses très attention au lieu où tu vas habiter, aux gens que tu vas fréquenter, et comme je te l’ai déjà dit à Montréal, je ne pense pas que Tel Aviv soit la meilleure des adresses.
Je pense aussi que l’opportunité que tu as aujourd’hui ne se représentera plus.
Ce n’est pas dans 5 ans (beezrat Hachem mariée) ou dans 10 ans (beezrat Hachem avec beaucoup d’enfants) que tu vas faire ton alya.
Donc es-tu prête à faire des vieux os à Montréal ?
Aujourd’hui, tu prends une décision qui t’implique non seulement toi, mais aussi tes futurs enfants et petits-enfants.
Soit ils seront dans un environnement juif, soit ils seront dans un environnement non juif, très souvent hostile.
Je pense que la réponse est maintenant claire. Que D. t’aide, tiens-moi au courant,
Au revoir,
Rav Ron Chaya
Effectivement, ce n’est pas une terre où on fera fortune et où on vient pour réussir au niveau professionnel.
Mais il est vrai qu’il y a un prix à payer, et en Israël on vit de façon moins confortable qu’à Montréal.
Sache que c’est une très grande mitsva.
et
Chaque fois que D. veut donner un grand cadeau à quelqu’un, tel que ces trois cadeaux susmentionnés (qui sont les plus cadeaux qui puissent y avoir dans la réalité), le coté négatif cherche à nous empêcher de le recevoir, c’est pour cela qu’il nous met le doute dans la tête, et l’expérience a montré que beaucoup de ceux qui voulaient par exemple monter à la Yéchiva en Israël ont reçu, juste avant de prendre leur billet, des propositions de travail ou de chiddoukh mirobolantes.
Ce n’est pas dans 5 ans (beezrat Hachem mariée) ou dans 10 ans (beezrat Hachem avec beaucoup d’enfants) que tu vas faire ton alya.
Aujourd’hui, tu prends une décision qui t’implique non seulement toi, mais aussi tes futurs enfants et petits-enfants.
Soit ils seront dans un environnement juif, soit ils seront dans un environnement non juif, très souvent hostile.
Rav Ron Chaya
Référence Leava : 4833
Date de création : 2009-01-14 21:01:26