Chalom,
On a un principe fort dans le judaïsme qui est « Ein mazal lé Israël ».
Doit-on comprendre selon que l’on se base ou non sur la traduction littérale, « il n’y a pas de mazal pour le peuple juif ».
Si on confond le mot mazal avec le mot « chance », vous conviendrez aisément avec moi que depuis des générations, effectivement, le peuple juif dans son ensemble ne semble pas jouir de bonheur.
Selon une seconde approche, on peut penser qu’il n’y a pas d’initiative ou d’alternative pour le peuple juif », en d’autres termes, tout est déjà écrit ou programmé.
Ceci nous laisse donc à penser que le libre arbitre n’est peut-être pas le bon sens mais qu’en fait, nous avons le libre arbitre de choisir ou de piocher dans les ‘houkim et les Michpatim seulement.
On peut imaginer le peuple juif enfermé dans un espace fermé régit par des règles précises où là seulement, il sera permis d’évoluer en choisissant parmi les règles internes, ce qui ressemble plus à un état de société ou social ou démocratique …
Par ailleurs, nous avons souvent appris de par notre histoire que les générations futures, paient un lourd tribu du fait des fautes engendrées par les générations passées (faute de la vente de Joseph, faute du veau d’or, faute des explorateurs, …).
On aurait tout simplement voulu se dire mais si seulement les fauteurs et eux seuls auraient pu payer de leurs fautes.
Ma réflexion actuelle rejoint donc plusieurs principes et me laisse dans l’expectative de me dire que tout ce dont le peuple juif est victime depuis plusieurs générations, est sans doute lié à une multitudes de fautes commises par nos ancêtres, et parmi eux, certains illustres de leurs générations.
Comment, peut-on, nous autres, de simples êtres, avec notre spiritualité appréciée par certains et critiquée par d’autres, réussir un jour à trouver le véritable bonheur ou plus précisément la symbiose spirituelle.
Tout ceci semble si compliqué, d’autant plus que tous les juifs sont liés les uns aux autres. Comment donc faire pour que tout ce beau monde connaisse une ahedout parfaite.
Il nous manque incontestablement un dirigeant, un berger pour nous guider.
Une de nos génération, pourra-t-elle un jour être méritante et connaître la délivrance.
Souvenez-vous lorsqu’Hachem a décidé d’exterminé Sodom et Gomor, Abraham Avinou a esayé de « négocier » avec Hachem le fait qu’il y ait au fur et à mesure un nombre de justes qui suffiraient à empêcher la destruction.
Rassurez-moi, pour que le monde puisse fonctionner, il faut qu’il repose sur l’existence d’un certains nombre de justes.
Pourquoi l’arrivée de Machia’h ne pourrait-elle pas être extrapolée à ce même principe.
Enfin, lorsque nous ou nos ancêtres avons accepté au Sinaï le mariage avec Hachem et donc avec sa torah, nous avons dit Naassé Vénichma. Nous avons établis une kétouba entre un marié et une mariée. Comment comprendre que malgré une entente difficile et il faut reconnaître par là les erreurs et le manque de émouna de certains, Hachem a tout de même maintenu le don d’Erets Israël seulement par le mérite d’Avraham, Isaac et Yaacov sans oublier le travail magnifique de Moché Rabbénou. Les promesses d’Hachem étant éternelles, pouvons-nous penser ou espérer qu’Hachem nous maintienne dans son royaume de manière définitive.
Un dernier point que vous avez abordé auprès d’autres internautes concernant Erets Israël et la mitsva de s’y établir. Pourquoi les dirigeants communautaires et religieux de surcroît (qui sont en quelque sorte nos guides) ne prennent-ils pas position sur le devoir ou non de nous installer en Israël. S’il s’agit d’une mitsva, il s’agit donc en quelque sorte d’une obligation.
Je pense que d’un point de vu toraïque, les choses sont assez claires mais elles semblent plus confuses d’un point de vu de nos dirigeant.
Devons-nous penser que de nos jours, d’autres facteurs doivent être pris en compte ? Les mentions de torah, Guémara et autres sur ce sujet sont souvent sujet à interprétation différente selon que l’on fasse également partie de telle ou telle tendance religieuse.
Dois-je croire que la torah n’est pas la même pour tout le monde.
Merci pour votre patience concernant cette réflexion d’ordre général.
Réponse du Rav Ron Chaya :
Cher Isaac,
L’explication selon laquelle ein mazal léIsrael signifie qu’on n’a pas de chance est fausse. La seconde selon laquelle il n’y aurait pas d’alternative pour le peuple juive est fausse aussi.
Je te renvoie au cours La paix que j’ai fait sur leava.fr où j’explique ce principe.
Ensuite, il est inconcevable que quelqu’un paie pour les fautes de ses ancêtres.
‘Hazal expliquent bien qu’il ne paie que s’il continue dans les fautes des ancêtres, la mystique juive explique qu’en réalité les
descendants sont des guilgoulim, des réincarnations, des ancêtres et c’est pour cela qu’ils paient en fait les propres erreurs de leur vie passée.
Enfin, je n’ai aucun doute que l’une de nos générations connaîtra la délivrance, et je pense d’ailleurs que c’est notre génération, qui vit une très belle téchouva, chose qui ne s’est jamais vue de toute l’histoire juive que je sache.
Comme le dit la Guémara, traité Berakhot p. 34, le lieu où se tient le baal téchouva, aucun tsadik parfait ne peut y accéder.
Nous n’avons pas un, ni cent, ni mille, mais des centaines de milliers de Tsadikim plus hauts que les Tsadikim les plus
parfaits qu’il y ait eu durant l’histoire.
Bien sûr le travail n’est pas fini, mais avec l’aide de D. c’est en bonne voie.
En ce qui concerne la mitsva de monter en Israël, je te renvoie au cours que j’ai dernièrement donné et qui est sera très bientôt sur le site : Monter ou descendre en Israël ?
Au revoir,
Rav Ron Chaya
Référence Leava : 507
Date de création : 2006-08-07 22:08:13