Comment se nettoyer la mila sans la toucher ?

 

Chalom Rav Chaya,

  1. Quand on va aux toilettes pour uriner, même quand on s’est essuyé, il arrive que de l’urine s’écoule de l’urètre après, est-ce un problème dans le sens où, de la même manière que si on s’est mal nettoyé l’anus nos berakhot sont lévatala, là aussi ?
  2. Parce que dans ce cas, comment se nettoyer la mila sans la toucher ?
    • Et puis est-il permis de la toucher avec du papier toilette ?
  3. Est-il permis de la toucher quand on se douche ?
    • ou alors on est obligé de prendre un gant pour la laver ?
  4. Est-il permis de la regarder ?
  5. Enfin, quelles femmes n’ont pas le droit de me servir à boire ?
    • Ma mère, mes cousines, mes sœurs, mes grands mères en ont-elles le droit ?

Merci

Réponse du Rav Ron Chaya :

Chalom David,

  1. Si on a une quantité minuscule d’excrément sur notre peau, on n’a pas le droit de dire quoi que ce soit de saint, et toutes les berakhot qu’on dirait dans cette situation seraient lévatala.
    • La loi n’est pas similaire en ce qui concerne l’urine ;
      • même si on a de l’urine sur notre corps, tant qu’elle est recouverte d’un habit, il n’y a aucun problème à dire des paroles de sainteté.
    • Si l’habit est mouillé d’urine à un point tel que si on le touche, on a la main mouillée, si on est déjà dans la amida, on la continuera jusqu’à la fin.
      • Sinon, on changera d’habit ou on le recouvrira avec un habit propre.
  2. Il n’est pas permis de toucher la mila si ce n’est avec un gant épais.
    • D’après un autre avis, cela reste interdit même avec un gant épais car on ne connaît pas vraiment l’épaisseur du gant requise pour l’autoriser.
  3. Comment fait-on pour se laver ?
    • Lorsque j’ai posé la question il y a 15 ans au Rav Moché Tsadka Chalita, il m’a dit « en passant ».
      • C’est-à-dire qu’on se lave autour et « en passant » cet endroit se nettoiera aussi.
  4. Il est permis de regarder sa mila mais il y a une mesure de piété de ne pas le faire.
    • Effectivement, le Talmud de Jérusalem, traité Méguila, chapitre 3 page 74, écrit que Rabbénou Ha-Kadoch a été appelé ainsi car il n’a jamais regardé sa mila durant toute sa vie.
    • Le Chela Ha-Kadoch, parachat Noa’h, dans Torah Or, écrit qu’il est interdit de regarder sa mila mais je pense qu’il est le seul à dire que c’est interdit du point de vue de la loi stricte.
    • Il semblerait qu’il y ait une objection à ce qu’il dit dans la mesure où il existe un Midrach (Midrach Téhilim mizmor 6) qui explique que David Hamélèkh était dans la douche, il a eu peur car il s’est dit qu’il n’avait aucune mitsva, et lorsqu’il a vu sa mila qui équivaut au 613 mitsvot, il a été rassuré.
      • Bien que le Chela Hakadoch utilise les mots qu’emploient le Talmud, traité Sanhédrin page 92A, qui écrit que celui qui voit la erva, « kachto nin érète» c’est-à-dire qu’il perd sa puissance virile, il semblerait néanmoins que les commentateurs expliquent qu’il s’agit de la erva d’une femme, c’est-à-dire des parties dévoilées d’une femme.
      • D’après un commentaire de Rachi, il s’agit de quelqu’un qui pense à une femme mariée.
        • Il n’y a donc pas d’interdit de regarder sa propre mila, ce n’est qu’une mesure de piété.
  5. Ta mère, ta grand-mère, tes sœurs, ta fille et tes petites-filles ont le droit de te servir à boire normalement.
    • Les autres doivent le faire « béchinouï », c’est-à-dire te servir à une certaine distance.

Au revoir,
Rav Ron Chaya

Référence : 14721
Date question sur Leava : 2011-09-24 19:09:55