Je suis à l’armée et il nous arrive d’etre souvent dans le cheta’h et j’aurais quelques questions…

 

Bonjour kvod ha Rav,

Je suis à l’armée et il nous arrive d’etre souvent dans le cheta’h (dormir sur le terrain dans la nature) et j’aurais quelques questions :

  1. Pour ce qui est de netilat yadaïm le matin au lever, en hivers il est tres dur de se mouiller a peine les main à cause du froid ; y a-t-il une solution qui permettrai d’eviter cela tout en sachant qu’on devra prier apres donc il faudra des main pas tamées si je ne me trompe pas.
  2. Pour manger du pain , j’ai lu un jour que l’on peut faire hamotsi sans netilat si on tient le pain avec un sachet en plastique ; peut-on le faire avec des gant d’hiver par exemple ?
  3. Si il fait trop froit pour retirer la manche du bras pour mettre les tefillins avec la priere du matin, pourrat-on prier sans les tefiline (avec le talit) et mettre les tefiline dans la journee quand le froid sera parti ou se sera calmé ?
  4. Dans la sangle de l’arme, il y a une petite poche avec les boule quies pour les oreilles si l’on devait tirer en cas de combat, car si on ne les met pas cela pourrait causer de grave dommage à notre capacité auditive (voire presque assourdir une oreille, ‘Has véchalom) ; pourra-t-on les garder sur nous Chabbat (ce qui veut dire que l’on va les transporter automatiquement) ?
  5. Dans la semaine, quand je suis a la synagogue et qu’il y a un minyan, mon frere m’a dit que meme si on ne suit pas la prière avec le minyan et que le Sefer Torah sort, on doit s’interrompre et attendre que les gens finissent la lecture.
    • Si je suis obligé de continuer ma priere (car apres je n’aurais pas le temps), puis-je continuer ou dois-je peut-être sortir de la synagogue et continuer la priere dehors ?

Voila, je vous remerci beaucoup d’avance pour vos reponses Rav,
Yossef.

 

Réponse du Rav Ron Chaya :

Chalom Yossef,

Voici les réponses à tes questions :

  1. Il est stipulé dans la halakha que si on n’a pas d’eau, on peut s’essuyer les mains avec une serviette, un habit, des plantes, du sable à la place de nétilat yadaïm.
    • Mais bien sûr on ne fera pas la berakha « al nétilat yadaïm ».
      • Néanmoins, cela ne concerne que les cas où l’eau n’est vraiment pas disponible.
        Je ne pense pas qu’ici en Israël, même s’il fait 0°C, on ait le droit de s’empêcher de faire nétilat yadaïm avec de l’eau.

        • Cela ne prend que quelques secondes, on peut ensuite se réchauffer les mains en les mettant dans les poches, on a ainsi les mains pures pour la prière et pour toute la journée.
  2. Il est faux de dire qu’on peut faire hamotsi sans faire nétilat yadaïm si on tient le pain avec un sachet en plastique, cela n’est permis que si les mains sont entourées d’un sachet en plastique.
    • Il faut que ce soit les mains qui soient enveloppées, et non le pain.
  3. Cela est très très déconseillé mais si c’est vraiment impossible ou trop difficile, on pourra mettre les tefillins plus tard dans la journée.
    • Attention, on n’aura pas le droit de manger un repas fixe, soit le volume de pain de 2 boîtes d’allumette standards universelles ou plus, avant d’avoir mis les tefillins.
  4. Même en admettant qu’on n’aille pas dans un réchout harabim déoraïta, il y a quand même un interdit rabbinique à aller dans un carmélite.
    • Même si on porte les boules quiès de façon différente, par exemple dans les chaussettes, on fait tout de même un chvout déchvout qui, d’après la majorité des poskim, reste interdit.
      • Certains ont voulu l’autoriser.
    • On aurait peut-être pu le permettre s’il y avait un réel risque de surdité.
      • Mais je pense que ce n’est pas le cas pour 2 raisons :
        1. Premièrement, le risque qu’on tire pendant Chabbat est infime car d’après la halakha, un risque n’en est un que s’il a une chance égale ou supérieure à 10% de se produire.
          • Or, les chances qu’on tire pendant Chabbat sont largement en dessous de 10%.
        2. Deuxièmement, dans le cas où il y aurait des tirs, même si cela touche quelque peu nos capacités auditives, il est cependant clair qu’on ne devient pas sourd à cause de cela.
      • Dans cette mesure, on ne peut pas dire qu’il y a ici sakanat évèr, un danger de perdre un membre, il m’est donc difficile d’autoriser.
  5. Le mieux est que tu arrêtes ta prière, que tu écoutes la keriyat haTorah et que tu complètes plus tard dans la journée les passages inachevés de la prière.
    • Après tout, cela prend moins de 10 minutes, et on peut certainement trouver ce laps de temps durant la journée.

Que D. te protège.

Au revoir,
Rav Ron Chaya

 

Référence : 15318
Date question sur Leava : 2011-11-13 10:11:35