Rien ne peut arriver à un être humain, si ce n’est que D. l’ait voulu !

 

Chalom Rav Chaya,

Tout dernièrement, dans l’une de vos réponses sur une question qui vous avait été posée, vous déclarez :

  • « …Vous dites qu’il ne faut pas lire de Téhilim la nuit, alors pourquoi dans Arvit et le keriyat Chéma ché’al hamita nous en lisons quelque uns ?… »
    et
  • « Personne ne peut partir dans l’autre monde, si D’ ne l’a pas voulu… ».

J’ai été très sensible à vos explications et à vos commentaires sur les différents sujets abordés dans cette question.
Dés que je suis dans une bonne période (mon yester hara est assez puissant je trouve et je peine parfois, pour ne pas dire souvent, à le maîtriser) je lis principalement des ouvrages en rapport avec la Torah.

Sur des commentaires relatifs à la Paracha ‘Houkat, le commentateur Ohr Ha’Hayim s’exprime ainsi :

  •  » L’homme étant doté du libre-arbitre et de la faculté de la volonté, peut mettre un terme à la vie d’une personne, même si celle-ci n’est pas encore parvenue à la fin de sa vie, ou qu’elle ne mérite pas la mort…
  • L’homme peut mettre fin à la vie d’un autre sans que l’heure de son décès ait sonné, avant la fin des années qui lui ont été allouées… »

A mon niveau à moi, j’y vois comme une divergence d’opinion entre vos dires, et ceux dont je me fais l’écho, alors pourriez-vous s’il vous plait me préciser quelle est l’interprétation qui doit s’imposer en définitive ?

En vous remerciant vivement.
Kol Touv

Réponse du Rav Ron Chaya :

Chalom,

  • Le Or ha’Haïm qui dit cela se trouve dans Béréchit 37, versets 19 à 24, lors de l’épisode de Yossef dans le trou.
    • Il est basé sur les paroles du Zohar, Béréchit page 185b.
      • Je ne le cite pas d’habitude car il est un des seuls commentateurs à s’exprimer de la sorte.
        • De plus, il pose beaucoup de problèmes de compréhension.
  • Ce que je dis habituellement est basé sur la Guémara ‘Houlin, page 7b :
    • « Amar Rabbi ‘Hanina :
      • Ein adam nokéf èt etsbao…» ;
    • Sur le Ramban (Na’hamnide),
      • Béréchit 15-14 ;
    • Sur la guémara Ta’anit 18b
      • à propos de la mort de Lilianous et Papous ;
    • de même sur la Guémara Chabbat 32
      • concernant la mitsva de mettre le ma’aké (la barrière à son toit pour ne pas qu’en tombe « le tombeur ») ;
    • Rachi sur Chémot, chapitre 21, chapitre 13 ;
      • Et qu’il ne l’ait pas guetté
        Il n’y a eu ni embuscade ni action délibérée.
      • Guetté (tsada)
        Le mot tsada signifie : « dresser une embuscade », comme dans : « Et tu te mets en embuscade (tsodè) contre ma vie pour la prendre » (I Chemouel 24, 11).
        Et il n’est pas correct de dire que le mot tsada contient une connotation de « chasse », car le verbe qui désigne cette activité ne contient pas de lettre hé dans sa racine, et le substantif correspondant est tsayid. Tandis que le substantif qui désigne une embuscade est tsediya, d’un verbe dont la racine est tsada (avec un hé), alors que la racine du verbe : « chasser » est tsad. Sa signification est donc, à mon avis, celle que donne le Targoum Onqelos : « Et qui ne s’est pas posté en embuscade ».
        Le grammairien Mena‘hem rattache le mot à la même racine que celle de hatsad tsayid (« celui qui a chassé du gibier » (Beréchith 27, 33), mais je ne suis pas d’accord avec lui.
        S’il fallait rattacher ce mot à l’un des sens fondamentaux du mot tsad, nous le ferions plutôt en le comprenant dans la même liste que : « Vous serez portés sur le côté (tsad) » (Yecha’ya 66, 12), ou : « Je lancerai les flèches sur le côté (tsida) » (I Chemouel 20, 20), ou : « Il prononcera des paroles du côté (letsad) du Très-Haut » (Daniel 7, 25).
        De même ici, « Et qu’il ne l’ait pas guetté » peut se comprendre : « Il ne s’est pas tourné sur le côté, pour lui trouver un côté vulnérable ». Mais cette explication appelle des objections, elle aussi, et le sens conserve, de toute façon, l’idée d’embuscade.
      • Et que ha-Eloqim l’ait livré (ina) à sa main
        Il l’a tenu prêt sous sa main, comme dans : « Aucun mal ne te sera causé (theounè) » (Tehilim 91, 10), « Aucun malheur ne sera causé (yeounè) au juste » (Michlei 12, 21), « Il cherche une occasion (mithanè) contre moi » (II Melakhim 5, 7). Il se tient prêt à trouver une occasion contre moi.
      • Et que ha-Eloqim l’ait livré à sa main
        Et pourquoi cela sort-il de Lui ? C’est ce qu’a dit David : « Comme le dit le proverbe de l’Ancien : “C’est des méchants que sort la méchanceté.” » (I Chemouel 24, 13). Et le « proverbe de l’Ancien », c’est la Tora, en tant qu’elle est « proverbe » du Saint béni soit-Il, qui est « l’Ancien » du monde. Et où la Tora a-t-elle dit que « c’est des méchants que sort la méchanceté » ? Par les mots : « Et que ha-Eloqim l’ait livré à sa main ». De quoi ce verset parle-t-il ? De deux hommes qui ont tué, l’un par mégarde et l’autre délibérément. Ces deux homicides ont eu lieu sans témoins, de sorte que l’un n’a pas été condamné à mort, ni l’autre au bannissement. Le Saint béni soit-Il les réunira dans la même auberge. Celui qui a tué délibérément s’assiéra sous une échelle. Celui qui a tué par mégarde montera sur l’échelle, tombera sur le meurtrier volontaire et le tuera. Des témoins en attesteront, qui le feront condamner au bannissement. C’est ainsi que celui qui a tué par mégarde sera banni, et que le meurtrier qui a agi délibérément sera mis à mort (Makoth 10b).
      • Je te placerai un endroit
        Même dans le désert, où il pourra se réfugier.
        Et quel sera son lieu d’asile ? Le camp des lewiim (Makoth 12b).
    • l’épisode de David avec Chimi ben Guéra, Chmouël 2, chapitre 16, versets 5 à 13 ;
    • Séfer Ha’hinoukh, mitsva 241.

Au revoir,
Rav Ron Chaya

Référence : 9859
Date question sur Leava : 2010-07-05 22:07:59